L’AMR Industry Alliance rapporte des avancées importantes en matière de fabrication responsable d’antibiotiques et des mesures positives pour améliorer la manière dont les patients accèdent aux antibiotiques et les utilisent. Mais son rapport met également en lumière le niveau inquiétant des investissements dans la recherche et développement (R&D).
- L’Alliance fait état d’investissements annuels de 1,6 milliard USD (en 2018) dans la R&D sur la résistance aux antimicrobiens (RAM). Un déficit préoccupant est constaté dans les investissements de R&D à un stade avancé, où les sommes sont probablement insuffisantes pour répondre aux besoins mondiaux en matière de santé et risquent de compromettre les investissements dans la R&D à un stade précoce et les nouveaux tests de diagnostic. Les investissements dans les produits liés à la RAM pourraient augmenter si les gouvernements prenaient des mesures pour améliorer le remboursement des antibiotiques et mettaient en place de nouvelles incitations.
- L’Alliance assume un rôle de chef de file dans la fabrication responsable d’antibiotiques, établissant deux ans plus tôt que prévu une norme industrielle pour réduire les risques environnementaux potentiels liés à la production d’antibiotiques.
- Parmi les prochaines étapes figurent le partage d’informations sur la R&D pour soutenir l’innovation et des données de surveillance pour suivre la résistance, le déploiement de tests de diagnostic et de vaccins pour favoriser une utilisation plus appropriée et une collaboration avec les autorités de santé pour lutter contre les pénuries d’antibiotiques.
GENÈVE–(BUSINESS WIRE)–Le rapport de l’AMR Industry Alliance publié aujourd’hui fournit un aperçu unique des efforts collectifs du secteur des sciences de la vie pour honorer ses engagements à lutter contre l’accroissement de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Les résultats du sondage de l’Alliance, effectué auprès de sociétés de biotechnologie, de diagnostic, de médicaments génériques et d’importantes sociétés biopharmaceutiques axées sur la recherche, sont mitigés. Les résultats positifs incluent des investissements soutenus dans la R&D à un stade précoce et pour les tests de diagnostic pour les produits liés à la RAM (notamment des antibiotiques, des antifongiques et des vaccins) et des avancées importantes en matière de fabrication responsable d’antibiotiques. Ce qui est inquiétant, c’est que le faible niveau des investissements dans les stades avancés et plus coûteux de la R&D dans les produits liés à la RAM pourrait signifier que de nombreux composés prometteurs, à un stade précoce, n’arriveront pas jusqu’aux patients sauf si les gouvernements mettent en place de nouveaux mécanismes et incitations pour le développement d’antibiotiques.
Prises ensemble, les sociétés de biotechnologie, de médicaments génériques et les importantes sociétés biopharmaceutiques axées sur la recherche faisant partie de l’Alliance représentent environ un tiers de l’approvisionnement mondial en antibiotiques, une grande partie des antimicrobiens en cours de développement clinique, ainsi qu’un segment majeur du secteur du diagnostic travaillant sur le développement et la production de produits liés à la RAM.
Les principales conclusions pour la section Recherche et science confirment que le secteur des sciences de la vie reste la principale source de financement de la R&D sur la RAM, avec 1,6 milliard USD d’investissements en 2018. En comparaison, le secteur public investit environ 500 millions USD par an dans la R&D sur la RAM. L’Alliance avertit que les investissements dans la R&D sont à des niveaux préoccupants dans les stades avancés, plus coûteux, de la recherche clinique. Cela contraste avec le pipeline préclinique prometteur dans les biotechnologies et les nouveaux tests de détection rapide des infections en cours de développement par les sociétés de diagnostic. Des mesures politiques sont nécessaires pour garantir que ces composés arrivent jusqu’aux patients : 74 % des entreprises sondées pour le rapport de l’Alliance sont susceptibles d’augmenter leurs investissements dans la RAM si les modèles commerciaux sont améliorés. Les membres de l’Alliance sont désireux de trouver des partenaires pour piloter de nouveaux mécanismes de remboursement et incitations, qui améliorent l’accès des patients et permettent un investissement privé durable dans le développement de nouveaux outils pour lutter contre la RAM.
Thomas Cueni, président de l’Alliance, a déclaré : « Notre rapport montre la gamme variée des activités menées par les sociétés de biotechnologie, de diagnostic, de médicaments génériques et les importantes sociétés biopharmaceutiques axées sur la recherche pour lutter contre la propagation de la RAM. » Il avertit cependant que les conclusions sont « un signal d’alarme car les investissements déclarés en R&D dans le domaine de la RAM, d’un montant de 1,6 milliard USD en 2018, seront probablement insuffisants pour maintenir un pipeline viable. Il est vital de découvrir de nouveaux moyens efficaces pour tirer parti des résultats positifs au niveau du pipeline préclinique et de travailler ensemble pour garantir que la découverte et le développement de médicaments antimicrobiens à un stade avancé sont mieux soutenus. »
Constatant les avancées faites par l’Alliance dans le cadre de ses engagements en matière de fabrication, ainsi que pour garantir un meilleur accès à des antibiotiques vitaux pour les patients partout dans le monde, M. Cueni affirme : « Cela démontre que le travail collectif peut être une puissante plateforme pour le changement. » Il a ajouté : « Il y a de bonnes raisons d’être optimistes par rapport à l’engagement actif et croissant de l’Alliance à l’égard de la RAM. »
5,7 millions de personnes meurent de maladies infectieuses bactériennes traitables du fait d’un manque d’accès aux antibiotiques, un chiffre qui dépasse largement les 700 000 décès annuels estimés liés aux infections résistantes aux antibiotiques. Les principales observations pour la section Accès mettent en lumière comment les sociétés membres de l’Alliance se sont engagées à améliorer l’accès des patients à des antibiotiques et à des vaccins de haute qualité et appropriés, ainsi qu’à des tests de diagnostic pouvant contribuer à éviter les infections résistantes aux antimicrobiens médicaments ou à les détecter et mieux les traiter.
De même, les résultats dans la section Utilisation appropriée soulignent que les membres continuent de promouvoir des moyens innovants pour soutenir la gestion de l’utilisation des antimicrobiens. Toutes les sociétés ont déclaré prendre un large éventail de mesures pour promouvoir une utilisation appropriée des antimicrobiens afin de ralentir l’apparition de résistances, prolonger leur efficacité et améliorer la prise en charge des patients.
La fabrication ne représente qu’une faible proportion de tous les rejets d’antibiotiques dans l’environnement, mais des rejets mal contrôlés peuvent conduire à la libération de résidus actifs dans l’environnement immédiat des sites de production, susceptibles d’accroître le risque de développement de RAM. Dans la section Fabrication, l’Alliance rapporte que ses membres ont deux ans d’avance dans l’établissement d’une norme industrielle (un cadre) et de concentrations prévisibles sans effet, pour réduire les risques environnementaux potentiels liés à la production d’antibiotiques. L’Alliance a défini un cadre commun pour la fabrication responsable d’antibiotiques. À ce jour, les conclusions montrent que plus de 80 % des installations de fabrication d’antibiotiques des sociétés participantes satisfont – totalement ou partiellement– aux exigences du cadre et qu’elles les ont partagées avec plus de 400 fournisseurs. L’Alliance continuera de se rapprocher d’autres fabricants pour les inviter à rejoindre ses rangs ou à s’engager à mettre en œuvre cette nouvelle norme industrielle de façon à garantir l’approvisionnement continu et la fabrication responsable d’antibiotiques.
L’Alliance décrit comment ses membres et le secteur des sciences de la vie dans son ensemble pourront contribuer davantage à l’avenir. Parmi les solutions figurent l’accélération du partage d’informations sur la R&D et des données de surveillance. L’Alliance propose des domaines dans lesquels des partenariats nouveaux ou renforcés avec les gouvernements, les patients et les fournisseurs sont requis (comme pour la R&D), ainsi que des plans pour renforcer les capacités dans les soins de santé et les laboratoires au niveau local pour un diagnostic et un traitement efficaces des infections résistantes aux antimicrobiens.
Les membres de l’Alliance espèrent que ce rapport encouragera d’autres acteurs du secteur des sciences de la vie à rejoindre leurs rangs et que leurs propositions pour les prochaines étapes encouragent une collaboration accrue pour lutter contre la propagation de la RAM. L’Alliance organisera en mars 2020 une réunion de haut niveau pour discuter de ces conclusions avec la communauté mondiale de la santé traitant de la RAM.
Vous pourrez retrouver le rapport 2020 ici à partir du 16 janvier 2020 à 0h00
À propos de l’AMR Industry Alliance
Créée en 2017, l’AMR Industry Alliance regroupe plus de 100 entreprises et associations commerciales du secteur des sciences de la vie, elle représente 30 % du volume de ventes et près de la totalité de tous les nouveaux produits. Ses membres se sont engagés à rendre compte des activités qu’ils mènent dans les domaines de la recherche et de la science, de l’accès aux antibiotiques et d’une utilisation appropriée de ceux-ci, ainsi que de la fabrication responsable en vue de lutter contre la propagation rapide de la résistance aux antimicrobiens. Si la RAM reste incontrôlée, le nombre annuel de décès pourrait passer de 700 000 par an à 10 millions d’ici 2050, et les incidences économiques pourraient être du même ordre de grandeur que lors de la crise financière de 2008. L’AMR Industry Alliance s’assure que tous les signataires respectent collectivement les engagements spécifiques pris dans le cadre de la déclaration de l’industrie sur la RAM et de la feuille de route et mesure les progrès réalisés dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
À propos de SustainAbility
Le rapport a été rédigé par SustainAbility, un cabinet-conseil et groupe de réflexion permettant aux entreprises de jouer un rôle de chef de file en matière d’objectifs de durabilité.
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